L’homo economicus est mort, vive l’homo economicus !
Dans The Death of Homo Economicus, Peter Fleming s’échine à déconstruire les mythes qui entourent l’économie néolibérale et à pointer leurs effets dévastateurs sur les conditions de travail. L’ « homo economicus », qui est pourtant aux fondements de nos modèles néo-capitalistes, n’a jamais existé, rappelle ce professeur à l’école de commerce de l’université de Londres. « Le capitalisme post-industriel n’a plus besoin de cacher sa main de fer dans un gant de velours », déplore-t-il.
Et il ne faut pas compter sur le développement de « l’économie du partage » pour améliorer la situation. « Ce qui est malhonnêtement appelé « économie collaborative » est une monétisation cynique de la souffrance généralisée causée par la crise de 2008, et l’étape finale est « l’atomisation de l’employé » » écrit Steven Poole dans The Guardian, pour résumer ce que pense Peter Fleming d’entreprises comme Uber ou Deliveroo.
Bien que cynique et mordant, Peter Fleming ne condamne pas son lecteur au pessimisme. Son conseil ? Abandonner la chimère de l’ « homo economicus », qui voit en chaque personne une micro-entreprise cherchant à maximiser ses intérêts, pour basculer vers l’ « homo politicus », et restituer du pouvoir décisionnel aux individus.
A lire dans Books : Le problème c’est qu’on ne peut pas prévoir, janvier-février 2010.