Quand arrive un jeune homme à « la peau de la couleur des vieilles portes en bois » qui affirme lui être apparenté, la vie de la professeure Ilaria Profeti bascule. La voilà amenée à explorer le passé familial – et national. Connue en France pour son roman
Eva dort (Gallimard, 2012, best-seller au-delà des Alpes), Francesca Melandri s’intéresse cette fois aux traces laissées par l’aventure coloniale de l’Italie fasciste en Afrique de l’Est. Évoquant l’occupation de l’Éthiopie de 1936 à 1941, l’auteure éclaire un chapitre refoulé de l’histoire. « On ne l’enseigne pas à l’école, on n’en parle pas à la maison, écrit
La Repubblica. Cette dissimulation collective […] a rendu notre conscience nationale sourde et ignorante. » « Que reste-t-il des génocides, des morts, des viols et des enfants illégitimes ? interroge le blog littéraire collectif criticaletteria.org. Le colonialisme européen n’est pas terminé, malgré les apparences. » Le roman, qui débute en 2010 lors de la venue de Kadhafi en Italie pour une rencontre officielle avec Berlusconi, fait le lien entre les « crimes d’hier » et le racisme envers les « migrants d’aujourd’hui », note la critique de <...