Amazonie : le pays où la terre tue
Publié dans le magazine Books n° 7, juillet-août 2009.
Dorothy Stang défendait les Indiens et elle en est morte. Comme 1800 autres militants.
En février 2005, l’assassinat de Dorothy Stang, une religieuse de 73
ans, abattue de plusieurs balles dans un petit village d’Amazonie,
avait ému le monde entier. Sœur Dorothy se battait contre un grand
propriétaire pour le droit à la terre des Indiens et des petits paysans
locaux. La nationalité américaine de la missionnaire a donné à ce drame
une répercussion internationale. En fait, la Commission pastorale de la
terre estime qu’au moins 1 800 militants sont tombés sous les balles
des forces de l’ordre ou de tueurs à gages. « Le Brésil est un pays où
la violence à la campagne a toujours été la règle et non l’exception »,
explique l’historienne Márcia Maria Menendes Motta dans un entretien au
quotidien O Globo. Pour en comprendre l’origine, elle est
remontée à la colonisation portugaise. Au début du XVIe siècle,
Lisbonne décide d’appliquer au Brésil un système de concessions de
terre avec obligation de production agricole, les sesmarias.
Mais les colons négligent leurs obligations, notamment celles de
délimiter strictement leur territoire et de le cultiver de façon
productive. Progressivement, les sesmarias
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