Au pays des musées
Publié le 27 août 2020. Par Amandine Meunier.
L’Islande compte 265 musées, soit 1 pour près de 1 250 habitants. Fascinée par ce pays « où les frontières entre collection privée et musée public sont si perméables, si facilement transgressées et si transparentes », l’auteure de non-fiction américaine A. Kendra Greene, pousse la porte de vingt-huit d’entre eux dans The Museum of Whales You Will Never See.
Premier étape de son périple muséographique : le musée phallologique de Reykjavik, où sont présentés des pénis de tous les mammifères vivant dans le pays. Comme ses homologues ̶ les musées de l’ère du hareng, des prophéties, du monstre marin, des petites choses de Sverrir Hermannsson ̶ , il est le fruit du travail de passionnés. « Chacun de ces lieux permet de comprendre son conservateur et son monde, et à travers eux, Greene propose une très bonne histoire de l’Islande », assure India Lewis dans la revue en ligne The Arts Desk.
L’auteure part ainsi dans les coins les plus reculés d’Islande à la rencontre de doux rêveurs, de travailleurs patients et de personnages fascinants. Sur le lac Mývatn, Stefani vit dans la ferme familiale où elle élève dix vaches laitières et neuf bœufs. Elle tient aussi le musée des oiseaux fondé par son frère Sigurgeir décédé en 1999. C’était lui le collectionneur. Il a commencé avec des œufs et quelques oiseaux empaillés dans un tout petit local. Aujourd’hui, dans un bâtiment moderne, Stefani et une employée accueillent les visiteurs venus découvrir toutes les espèces d’oiseaux du pays.
Dans un autre village reculé, Greene admire la collection de minéraux de Petra. Toute sa vie, cette mère de famille, décédée en 2012, a récolté de jolies pierres au cours de ses randonnées quotidiennes. Ces milliers de bout de roches disposées amoureusement autour de la maison familiale attirent chaque été 25 000 visiteurs. Et c’est là le principal enseignement du livre de Greene, estime Will McGrath dans The Star Tribune : « l’enthousiasme est communicatif ».
À lire aussi dans Books : Le gang des voleurs de crânes, février 2020.
