Le gang des voleurs de crânes

À sa mort, en 1840, le naturaliste allemand Johann Friedrich Blumenbach possédait la plus vaste collection de crânes humains de son époque. Des savants et des explorateurs de toute l’Europe l’avaient aidé à la constituer.


Aux hôtes de sa maison de Göttingen il aimait montrer son cabinet de curiosités, provenant des quatre coins du monde. On y trouvait des fossiles, des fragments de météorite, des dents de mammouth ou encore les piquants d’un porc-épic sud-africain. Mais le clou de cette collection, c’étaient les crânes humains de tous les continents, que ­Johann Friedrich Blumenbach, né en 1752, con­servait dans des ­vitrines spécialement conçues à cet effet. À sa mort, en 1840, le naturaliste et anthropologue en avait rassemblé quelque 240 – à l’époque la plus grande collection du monde.   Blumenbach croyait pouvait divi­ser l’espèce humaine en cinq « variétés » : les Européens, les Asiatiques, les Africains, les Américains et les Australasiens. Il insistait particulièrement sur ce qu’il avait défini comme la « race caucasienne » et qualifiait même les Géorgiens de « plus belle des tribus humaines ».   De telles idées lui ont valu d’être suspecté de racisme par les géné­rations ultérieures de chercheurs – il faut dire qu’il fut l’un des premiers savants à étayer une théorie des races par des examens morphologiques et que, ...
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The Correspondence of Johann Friedrich Blumenbach, édition établie par Frank William Peter Dougherty et Norbert Klatt, 6 volumes, Norbert Klatt Verlag, 2006-2015

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