Le Brexit est-il une conséquence logique de toute l’histoire de la Grande-Bretagne, comme l’affirment ses plus ardents défenseurs ? David Reynolds, professeur d’histoire internationale à Cambridge, n’est pas de cet avis. Dans son dernier livre
Island Stories, David Reynolds, il s’attaque même à la propension qu’ont les politiciens britanniques d’interpréter l’histoire nationale à leur guise. Les partisans du « Leave » en prennent pour leur grade.
La grandeur de la nation britannique
Il réfute un de leurs arguments favoris : non, le pays n’est pas en déclin. Les étalons de la grandeur de la nation, l’Empire triomphant du XIXe siècle et la nation résistante de la Seconde Guerre mondiale, sont des miroirs aux alouettes. « L’empire victorien, célébré rétrospectivement comme l’apogée du pouvoir britannique, n’était pas fait pour durer. C’était une entité rendue possible par un extraordinaire ensemble de circonstances », note l’historien Jan Rüger dans le
Financial Times. Quant à l’heure de gloire du pays pendant la Seconde Guerre mondiale, selon Reynolds, elle ne peut pas être séparée de la réalité géopolitique de l’Europe, elle aussi exceptionnelle.
Le Brexit contre l'histoire
L’historien Bernard Porter estime ce rappel nécessaire dans le contexte politique actuel. Car « pour ceux qui croient que l’Union européenne est la raison du grand schisme du Brexit, Reynolds fournit une brève histoire des mille dernières années de relations entre la Grande-Bretagne et ses voisins du continent, qui devrait a minima les détromper sur l’idée que leur pays n’a jamais fait partie de l’Europe », écrit-il dans la
Literary Review.
À lire aussi dans Books : Le roman du Brexit, octobre 2019.