Il y a quelques années, les analystes américains ne donnaient pas cher du petit écran face à Internet. L’industrie du disque s’était effondrée ; la presse suivait le même chemin. « Rome brûlait et il semblait logique que l’incendie consume aussi la télévision », résume Michael Wolff dans un livre intitulé « La télévision est la nouvelle télévision ». À lire ce journaliste spécialiste des médias, les « barbares » ne sont pourtant pas près de prendre la citadelle. D’abord, parce que les « big five » (ABC/Disney, NBC Universal, Fox, Viacom et CBS) ont su consolider leur modèle en imposant leurs bouquets aux opérateurs du câble et en négociant des tarifs élevés. Et puis, en 2007, un vieil homme de médias, l’octogénaire Sumner Redstone, lançait des poursuites contre la plateforme vidéo YouTube. Comme le rapporte Jacob Weisberg (le rédacteur en chef de
Slate) dans la
New York Review of Books, le patron de Viacom a « ainsi pu obliger Google, qui avait racheté YouTube l’année précédente, à cesser de faire de la violation du...