Crassus, rends-moi mes légions !
Publié dans le magazine Books n° 26, octobre 2011.
Le 9 juin de l’an 53 av. J.-C., l’armée romaine subit l’une des pires défaites de son histoire. À Carrhes, en haute Mésopotamie, les légions, menées par le richissime Crassus, sont taillées en pièces par des cavaliers parthes pourtant largement inférieurs en nombre. C’est la fin de l’expansion romaine vers l’est ; d’autres tentatives suivront, parfois moins catastrophiques, mais toujours aussi vaines…
Le 9 juin de l’an 53 av. J.-C., l’armée romaine subit l’une des pires défaites de son histoire. À Carrhes, en haute Mésopotamie, les légions, menées par le richissime Crassus, sont taillées en pièces par des cavaliers parthes pourtant largement inférieurs en nombre. C’est la fin de l’expansion romaine vers l’est ; d’autres tentatives suivront, parfois moins catastrophiques, mais toujours aussi vaines. Rome devra accepter de cohabiter pendant un demi-millénaire avec un empire presque à sa mesure, la Perse. Dans son nouvel ouvrage, l’historien italien Giusto Traina revient sur les raisons de cette défaite. S’écartant de la tradition, il n’accable pas Crassus, « lui concédant même quelques circonstances atténuantes », rapporte le quotidien Linea. Le grand responsable fut l’art militaire qui avait tant réussi à Rome jusqu’alors : ses formations statiques de fantassins furent réduites à l’impuissance face à une cavalerie bien plus mobile qui put les percer de flèches à distance.