Il est minuit ce 16 avril 1943. Dans la prison centrale de Sofia, deux condamnés à mort, Raphaël Arié et son oncle Léon, mettent leurs derniers espoirs dans le recours en grâce qu’ils ont adressé au roi Boris III. Mais, jusqu’au petit matin, le « Palais » reste muet ; ils seront exécutés par pendaison. Ils y avaient pourtant cru jusqu’au bout… N’avaient-ils pas côtoyé jusqu’il y a quelques mois le gratin de la capitale bulgare ? N’étaient-ils pas les Arié, à la tête de la première entreprise de cosmétiques locale, un véritable petit empire avec des filiales à Bucarest et à Paris ?
Ainsi débute le récit romancé de Léa Cohen, musicologue et diplomate bulgare. Pour raconter le destin tragique et bien réel des Arié, l’auteure s’est longuement plongée dans les archives, en Suisse (son pays d’adoption), en France, aux États-Unis et surtout en Bulgarie, où elle a épluché de milliers de documents inédits de la police et des tribunaux. Elle a même déniché, sur eBay, des savonnettes produites par l’entreprise des Arié, Germandrée, pour s’imprégner de...