Éco-anxiété chez les Vikings
Publié dans le magazine Books n° 118, mars-avril. Par Antoine Jacob.
Henrik Williams, un des chercheurs d’une équipe interdisciplinaire suédoise qui avait fait une découverte ayant secoué le milieu des runologues il y a deux ans, défend sa thèse controversée dans un livre. Selon celle-ci, les quelque 760 signes gravés au IXe siècle sur la pierre de Rök, considérés comme la plus longue inscription runique au monde, ne feraient pas référence aux exploits guerriers d’un roi, comme on le pensait jusqu’à présent, mais à une catastrophe climatique survenue trois siècles plus tôt. Avec cette pierre de près de 4 mètres de haut, dressée au sud de Stockholm, des Vikings auraient tenu, entre autres, à exprimer leur inquiétude face à l’éventualité d’un nouveau cataclysme du genre. Un état d’esprit qui les « rapprocherait du nôtre », plaide l’éditeur.
Plutôt sceptique au départ, le quotidien Dagens Nyheter finit par être séduit par cette interprétation, qui convoque aussi le Ragnarök, l’apocalypse nordique. « La patience du lecteur est parfois mise à rude épreuve lorsque ...