Éloge du laisser-mourir

À trop vouloir nous maintenir en vie, la science médicale finit souvent par gâcher nos dernières années. Pour affronter cette épreuve dans les meilleures conditions, patients et médecins doivent apprendre à lâcher prise et accepter l’inexorable. Dans un ouvrage à succès, un chirurgien dénonce la surmédicalisation du trépas.

Mourir n’a jamais été simple, mais la chose est devenue beaucoup plus difficile avec la médecine moderne. Nos ancêtres partaient vite ; bien peu vivaient assez longtemps pour devoir affronter l’asthénie et la démence auxquelles la plupart d’entre nous sommes condamnés. Et lorsqu’ils tombaient malades, vu l’inefficacité de la médecine, ils ne pouvaient que prier pour leur rétablissement ou la vie éternelle. Aujourd’hui, la prière a été remplacée par la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie ; l’espoir d’être accueilli par les anges du paradis a cédé la place à la réalité sinistre des hôpitaux et des maisons de repos. Quand on nous annonce un cancer, nous sommes confrontés à des choix médicaux  parfois insurmontables. Nous tentons de peser les risques, la toxicité du traitement et les chances qu’il nous offre de prolonger un peu notre vie. Par ailleurs, comme je le dis parfois à mes patients, guérir d’une maladie, c’est mourir d’une autre. Atul Gawande, un chirurgien qui exerce dans le Massachusetts et collabore au New Yorker, a déjà publié trois livres ...
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