Éloge de l’imagination
Publié en mars 2020. Par Pauline Toulet.
Le lien entre le réel et l'imaginaire
Imaginer, ce n’est pas nier la réalité mais l’anticiper et, par là même, lui permettre d’advenir, insiste Juan Arnau. Dans De la Terre à la Lune, Jules Verne imaginait le premier voyage lunaire, et deux siècles plus tard, Neil Armstrong posait le pied sur la Lune ; c’est en partie parce qu’à la fin du XVe siècle, Léonard de Vinci dessinait d’improbables machines volantes qu’aujourd’hui voyager dans les airs est monnaie courante. Et pourtant, nombreux sont ceux qui entendent réduire le monde à sa composante tangible, déplore l’auteur. Au banc des accusés, Aristote, que Juan Arnau qualifie de « premier castrateur de l’imagination », ainsi que les tenants du scientisme et du positivisme d’Auguste Comte.
L'essence de l'imagination
« L’imagination, comme l’explique Arnau, nous est nécessaire pour faire le lien entre le ciel et la terre, l’individuel et l’universel, la logique et l’expérience des sens, et toutes les autres dualités qui nous constituent ; si nous ne nous préoccupons que d’un seul de ces pôles (comme le font de nos jours le scientisme et le matérialisme), nous risquons de sombrer dans un monde déshumanisé. L’imagination n’est ni un passe-temps ni un luxe : c’est une condition nécessaire de l’être », avertit le romancier Luis Manuel Ruiz dans le quotidien Diario de Sevilla.
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