Enfance de plomb

« J’ai douze ans, je dors en maillot de corps et en petite culotte. Il fait déjà chaud ». On sonne à la porte. « Devant moi, un mur d’uniformes épais bleu foncé, des armes à la main. Ils se taisent, immobiles, puis l’un d’entre eux pose le canon de sa mitraillette sur mon ventre : je sens le métal froid et je frémis, je ne parviens pas à parler ». Anna Negri rapporte dans son autobiographie ce souvenir d’un jour de perquisition chez ses parents. Son père Toni fut, dans les années 1970, la tête pensante du mouvement d’extrême gauche italien Autonomia operaia (Autonomie ouvrière). Il est aujourd’hui connu comme un théoricien altermondialiste grâce à son bestseller publié en 2002 Impero. Il nuovo ordine della globalizzazione (« Empire. Le manifeste de l’altermondialisation »). En avril 1979, accusé d’être le cerveau des Brigades rouges et le commanditaire de l’assassinat, entre autres, d’Aldo Moro, Negri est condamné pour « association subversive » et « insurrection armée contre l’Etat ». Libéré en 1983 grâce à son élection comme député sur les listes du parti radical, il décide de se réfugier ...
LE LIVRE
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Un pied pris dans l’histoire de Enfance de plomb, Feltrinelli

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