« Entre la justice et ma mère… »

Le déchirement de Camus sur la question algérienne suscite un vif intérêt chez les Anglo-Saxons, impressionnés par la cohérence intellectuelle et la pureté morale de l’écrivain.

Le malentendu : un titre prémonitoire pour cette pièce que Camus avait écrite en 1941, avant donc que ne débutent les ennuis que lui vaudraient ses positions sur la crise algérienne, jugées ambiguës quand elles étaient surtout « mal entendues ». Déchiré entre sa passion pour l’Algérie, son patriotisme français et sa compassion pour la souffrance arabe, Camus n’a en effet pas pu – ou cru devoir – choisir. « Il avait essayé de proposer des solutions pour défendre les droits des Algériens de tous bords. Ayant échoué, il s’est tu », résume Claire Messud dans la New York Review of Books.

Car si Camus a tôt fait figure de traître côté Algérie française (le régime colonial l’a expulsé d’Alger dès 1940 pour ses articles sur la pauvreté kabyle), il fut chez les anticolonialistes de tout poil, de Sartre à Edward ...

LE LIVRE
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Chroniques algériennes, 1939-1958 de « Entre la justice et ma mère… », Harvard University Press

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