Et au milieu coule une lumière

Quel pourrait donc être ce « monde d’après » dont on a tant parlé, plus sobre, plus sain, plus vert, plus naturel ? Alors que le confinement desserrait son étreinte, Frédéric Stucin a pris le fantasme au mot. Il est parti le long de la Seine faire un « retour à la source ». De sa plongée, il a remonté une fiction hallucinée.

Mai 2020. À pas de loup, la France sort du confinement – le premier, l’historique, celui qui a figé le tic-tac mondial et stupéfié l’humanité. Dans l’entrebâillure des restrictions, la vie hésite. Les commerces sont semi-déserts, les cafés encore fermés, les bureaux quasi vacants, les déplacements contrôlés. C’est à ce moment-là, à la jointure de l’anormal et du normal, que Frédéric Stucin, 43 ans, prend la route avec son matériel de photographe – et sa carte de presse, car il faut bien un laissez-passer. Direction la Seine, qu’il suivra jusqu’à sa source, à 260 kilomètres de son domicile. En chemin, il fera bien sûr des photos – c’est son métier – et des rencontres. Voilà les faits. Ils présagent d’un reportage centré sur le quotidien d’une ruralité engourdie par la pandémie. Ils sont trompeurs. Comme dans l’univers du polar tant aimé du photographe, la vérité est ailleurs.

Au commencement de ce qui donnera lieu à un livre magnifique et troublant, il y a ...

LE LIVRE
LE LIVRE

La Source de Frédéric Stucin, Maison CF, 2021

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