Être stoïcien en 2019
Publié le 26 septembre 2019. Par Amandine Meunier.
John Sellars, professeur de philosophie à l’université de Londres, est l’un des membres fondateurs du groupe Modern Stoicism qui, entre autres, promeut chaque automne « la semaine stoïque ». Les participants sont invités à découvrir cette ancienne philosophie grecque grâce à des cours en ligne et à suivre ses préceptes pendant sept jours. Ils y gagnent en bien-être, assure Sellars qui prolonge sa démarche en publiant Lessons in Stoicism.
Le stoïcisme comme médecine
« Le livre s’épargne tout académisme et se concentre sur les applications pratiques et les bénéfices potentiels de la pensée stoïcienne », précise le critique Roger Cox dans le quotidien écossais The Scotsman. Rappelant que les stoïciens de l’Antiquité considéraient leur philosophie comme une médecine, Sellars présente leurs enseignements telle une méthode de développement personnel. Il ne s’agit pas de demeurer stoïque en toutes circonstances, mais de mieux gérer ses émotions en acceptant ce qui est et ne peut être changé. « Une fois que vous aurez appris à distinguer les choix qui vous sont accessibles et leurs conséquences probables, vous serez mieux à même d’affronter les épreuves en temps difficiles et les tentations qui vont avec le succès », résume le spécialiste de la Grèce antique Tim Whitmarsh dans The Guardian.
Développement personnel à l’antique
Pour convaincre ses lecteurs qu’ils peuvent devenir meilleurs et plus heureux avec Epictète, Sénèque ou Marc-Aurèle, Sellars doit cependant écarter de grands pans de leurs enseignements, remarque Whitmarsh. D’autant que leurs préceptes ne sont pas toujours totalement compatibles avec les valeurs libérales du XXIe siècle. Mais à notre époque « gouvernée par les réactions instinctives et inconsidérées », il n’est peut-être pas inutile de revenir sur « le cœur de la vision stoïcienne du monde », note Cox.
À lire aussi dans Books : Sénèque, philosophe en eaux troubles, juin 2015.