La Ferme des animaux, version créole

Voici un document sidérant : l’adaptation, en bande dessinée et en créole, de la célèbre fable de George Orwell. Organisée par les Renseignements anglais, en cheville avec la CIA, sa publication au milieu des années 1970 à Maurice s’inscrivait dans la « guerre culturelle » déclarée par les États-Unis à l’URSS.

 

Que la bande dessinée ait pu être un outil de propagande politique est un fait commun de l’histoire du xxe siècle, qu’illustrent pendant la Seconde Guerre mondiale l’exemple bien connu de Captain America, super-héros patriotique créé par Jack Kirby et Joe Simon, ou, dans la France occupée, celui du Téméraire, journal illustré pour les jeunes lancé à l’initiative de la Propagandastaffel qui relayait les thèmes de l’idéologie nazie (1). Mais là où l’histoire est plus retorse, c’est lorsque le récit mis en images à des fins de propagande est lui-même, entre autres, une dénonciation de la propagande. C’est ce qui est arrivé au petit livre de George Orwell La Ferme des animaux. On le sait, Animal Farm est une fable qui décrit la révolte des animaux d’une ferme contre les humains, puis leur prise du pouvoir, et les processus par lesquels les chefs de cette révolte feront de la nouvelle république ainsi fondée une terrible dictature. Entre les lignes, on comprend évidemment qu’il s’agit de parler du stalinisme : ...
LE LIVRE
LE LIVRE

La Ferme des animaux de George Orwell, Norman Pett et Patrick Marcolini, traduit du créole au français par Alice Becker-Ho, éditions L’Échappée, 2016

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