Goethe, homme d’argent

Le grand écrivain avait aussi le sens des affaires. Il contribua à faire reconnaître le droit d’auteur en Allemagne.

Goethe fut, on le sait, un digne représentant de l’époque bourgeoise ; l’habileté avec laquelle il gérait l’argent en est une illustration. Il était issu d’une famille fortunée qui pouvait se permettre, alors qu’il n’était qu’étudiant, de lui verser de généreux subsides. Ses premiers succès littéraires, prodigieux, lui permirent d’entrer [en 1775, à 26 ans] au service du duché de Weimar où il compta rapidement parmi les fonctionnaires les mieux payés. Dès ses débuts, il fut donc indépendant des honoraires d’auteur qui, dans les conditions du XVIIIe siècle – la propriété littéraire n’existait pas juridiquement –, ne pouvaient permettre à un écrivain de vivre. Il ne connut jamais les problèmes d’argent de Schiller et Schlegel. Sa production put ainsi suivre son cours tranquillement et indépendamment des attentes du public – ce qui ne l’empêcha pas de rencontrer ponctuellement sa faveur comme [en 1796] avec le poème épique Herrmann et Dorothée. Un train de vie luxueux, des voyages lointains effectués dans le plus grand confort, de gigantesques collections d’œuvres d’art et de minéraux, ...
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Le génie et l’argent. Les finances de Goethe de Goethe, homme d’argent, Artemis & Winkler, non traduit

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