Héros oubliés
Publié dans le magazine Books n° 110, septembre 2020.
Un historien lève le voile sur le rôle des communistes dans la Résistance.
Le 9 avril 1940, l’armée allemande envahit la Norvège. Elle occupe le pays jusqu’en 1945, suppléée par le gouvernement fantoche de Quisling, nom devenu depuis synonyme de « traître », en norvégien. En cinq ans, la Seconde Guerre mondiale aura fait quelque 12 000 morts dans le royaume : des marins, des déportés, des victimes des bombardements, des collaborateurs et des résistants…
Par la suite, ces derniers ont bien sûr été érigés en héros, à l’exclusion de ceux qui avaient eu le malheur d’embrasser le communisme, idéologie réprouvée et combattue par Oslo pendant la Guerre froide. État membre fondateur de l’Otan, proche alliée de Washington et limitrophe de l’URSS, la Norvège a eu ainsi, jusqu’à une époque récente, tendance à oublier ou à sous-estimer le rôle des communistes locaux dans la lutte contre l’occupant nazi ; les manuels scolaires ne faisaient guère état de leur participation à la Résistance.
La parution de Forfulgt, fordømt og fortiet