L’Arabie d’avant
Publié dans le magazine Books n° 48, novembre 2013.
Bien qu’il ait été écrit dans les années 1980 à Paris, où son auteur, déchu de sa nationalité saoudienne, vivait en exil, Villes de sel n’avait jamais été traduit en français. C’était d’autant plus dommage qu’il s’agit du chef-d’œuvre d’Abdul Rahman Mounif, décédé en 2004. Villes de sel raconte la confusion, la tristesse et l’injustice provoquées dans la société traditionnelle par la découverte du pétrole – et de l’argent du pétrole – en Arabie. Sur le site Words without borders, Peter Theroux, le traducteur américain de Mounif, juge que cet imposant ouvrage en cinq volets n’est pourtant « pas plus sur le pétrole que Le Parrain n’est sur l’huile d’olive ». « Même s’il irrigue chaque page » de manière implicite, l’or...