Le mythe de l’unité espagnole

L’insurrection madrilène du 2 mai 1808 contre les troupes de Napoléon est l’un des événements les plus fameux de l’histoire espagnole. Sa commémoration en grande pompe par Madrid en 2008 est pourtant loin d’avoir fait l’unanimité, notamment en Catalogne et au Pays basque. Le grand roman national se serait-il perdu ? Ou n’a-t-il jamais existé ?


El dos de Mayo, Goya
Qui contrôle le présent contrôle le passé et qui contrôle le passé contrôle le futur. Telle fut la réflexion que George Orwell rapporta dans sa besace en Angleterre, après avoir fait l’expérience, dans la Barcelone révolutionnaire de 1937, des manipulations du Parti communiste espagnol et de ses superviseurs soviétiques (1). La phrase sonne bien, mais la stratégie politique qu’elle décrit ne date pas du XXe siècle. Elle a été mise en pratique tout au long de l’histoire par d’innombrables dirigeants, de Jules César à Napoléon Bonaparte. Cependant, il se pourrait bien que ce soit en Espagne, ce vieux pays si complexe, qui ne cesse de s’interroger sur son identité et son unité, que le révisionnisme historique ait planté ses racines les plus fructueuses. L’Espagne manque de ce que l’on pourrait appeler une autobiographie réfléchie, et ce n’est peut-être pas un hasard si Orwell a trouvé sa maxime dans ce pays. Ces derniers temps, avec la commémoration en 2008 du bicentenaire de l’insurrection madrilène contre les troupes de Napoléon – immortalisée par Goya dans ...
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La guerre maudite de Napoléon. Résistance populaire dans la guerre d’Espagne de Le mythe de l’unité espagnole, Verso

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