Le retour de l’enfant terrible

« Un nouveau roman de Christian Kracht est toujours un événement. C’est, avec Botho Strauss et Peter Handke, l’auteur contemporain de langue allemande le plus contro­versé », note Ijoma Mangold dans Die Zeit. Chaque livre de l’enfant terrible des lettres suisses, poursuit le critique littéraire, est « la garantie de débats houleux dans les pages culture des journaux sur la question de savoir si son esthétisme snob ne dissimulerait pas une dangereuse dérive à droite. »
Son dernier opus, Eurotrash, vraie-fausse autofiction, a pour narrateur un certain Christian Kracht, de retour à Zurich à la demande de sa mère, alcoolique, accro aux médicaments et habituée des services psychiatriques. Bientôt, tous deux s’embarquent dans un road trip à travers le pays et le passé familial, où se mêlent sympathies nazies, argent ­caché et abus sexuels. Comme beaucoup de ses confrères, Ijoma Mangold est enthousiaste. « Kracht nous dit implicitement : peu importe comment on me classe idéologiquement, du point de vue esthétique, je suis un moderne. Et c’est vrai : c’est un éminent représentant de l’avant-garde littéraire. »