L’empire réhabilité

L’Autriche-Hongrie a mauvaise presse. On y voit généralement un assemblage monstrueux condamné d’avance. C’est oublier sa capacité à se réinventer et l’œuvre de modernisation de ses monarques.

Dans L’Homme sans qualités, les protagonistes préparent les 70 ans du règne de François-Joseph, jubilé prévu pour 1918. Le lecteur sait qu’il n’aura jamais lieu. Et pour cause : en 1918, François-Joseph sera mort, tout comme son empire. Cette ironie dramatique est l’un des charmes du roman de Musil. Elle participe du ridicule qui s’attache à ses personnages : comment n’ont-ils pas vu que l’Autriche-Hongrie était condamnée ? De fait, note Aram Bakshian Jr dans The Washington Post, « la plupart des ouvrages récents qui traitent de la monarchie des Habsbourg tendent à la présenter comme un anachronisme, un patchwork féodal de territoires transmis de génération en génération n’ayant rien d’autre en commun que leur propriétaire – l’empire était donc voué à disparaître avec la montée du nationalisme de la fin du XIXe et du début du XXe  siècle. » Et si cette vision, toute déterministe, était faussée ?

Dans son « histoire inédite » de l’empire ...

LE LIVRE
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L’Empire des Habsbourg. Une histoire inédite de Pieter M. Judson, Perrin

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