L’énigme Mikhaïl Gorbatchev
Le dernier dirigeant de l’URSS a fêté l’année dernière ses 85 ans. Il s’est un peu épaissi, mais reste un invité de marque des grands forums consacrés à l’avenir de la planète. Il dirige toujours sa Fondation qui, d’un côté soutient discrètement des médias indépendants comme Novaïa Gazeta à Moscou, et affiche de l’autre son soutien à la politique de Vladimir Poutine qui veut refaire de la Russie un acteur incontournable sur la scène internationale. Partout dans le monde, on l’appelle affectueusement « Gorby » alors qu’il reste l’un des dirigeants les plus haïs dans son pays. Mikhaïl Gorbatchev reste une énigme. Etait-il un homme politique visionnaire ou un apparatchik qui s’est retrouvé malgré lui sur la crête de la vague ? La Literary Review de Londres salue la biographie que vient de lui consacrer l’historien américain William Taubman : « Personne avant lui n’avait réussi un portrait psychologique aussi juste et profond », écrit l’auteur de la LR qui, souligne non sans jalousie, que le principal intéressé a pleinement collaboré à cette entreprise. Tout en mettant en garde son biographe : « Gorbatchev n’est pas facile à comprendre ».
A lire aussi : « Les Russes regrettent l’empire perdu », Books, janvier 2015.