L’épidémie, la vraie

La grande peste du xivesiècle a emporté un tiers de la population européenne. Elle n’a pas changé le cours de l’Histoire.

Le titre est trompeur : « La puissance de l’épidémie. Comment la grande peste a changé le monde, 1347-1353 ». En réalité, si l’ouvrage de Volker Reinhardt démontre bien une chose, c’est qu’aucune épidémie, si dévastatrice fût-elle, n’a jamais changé le cours de l’Histoire. La peste qui frappe l’Europe au xive siècle, après plus d’un demi-millénaire d’absence sur le continent (la peste « de Justinien » y avait déjà fait des ravages aux vie et viie siècles), a certes eu des conséquences importantes ; elle n’a pas tout bouleversé. Un tiers de la population succombe, mais les sociétés tiennent bon : aucun des grands ou petits États d’Occident ne disparaît. Dans les cités italiennes, auxquelles Reinhardt consacre le gros de ses développements, « on continue à élire des gens aux postes de pouvoir, l’économie ne s’effondre pas complètement, les récoltes sont faites et il n’y a pas de ­famine », note-t-il dans un entretien ­accordé au Spiegel.
L’ouvrage ne révolutionne pas un sujet déjà abondamment documenté. ...

LE LIVRE
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La puissance de l’épidémie. Comment la grande peste a changé le monde,1347-1353 de Volker Reinhardt, C.H. Back, 2021

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