Les beaux jours de la guerre de Trente ans
En 2018, nous fêterons les quatre cents ans du début de la guerre de Trente Ans. Mais « fêter » est un terme peut-être inapproprié… « Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, cette guerre est restée pour les Allemands la référence en matière d’horreurs et de dévastation », rappelle Die Zeit. Elle coûta la vie à un tiers de la population du Saint-Empire romain germanique. Daniel Kehlmann y situe son dernier roman. Et voilà que le politologue Herfried Münkler lui consacre un ouvrage de près de 1000 pages. Dans un entretien au Spiegel, il explique qu’elle a encore beaucoup à nous apprendre : son archaïsme même, paradoxalement, éclairerait notre modernité. La guerre de Trente ans constitue, en effet, le dernier moment de l’histoire européenne où la violence guerrière ne fut pas monopole des Etats. Or, ces dernières années, à quoi assistons-nous, sinon au retour, en Afrique et au Moyen-Orient, des guerres non conventionnelles, avec des Etats faillis ?