Les enfants perdus des manuels d’éducation

Un étudiant de Harvard souffrant d’un problème de personnalité court, au pire, le risque d’écoper d’un boulot insipide dans une banque d’investissement. Un adolescent des quartiers sud de Chicago s’expose, lui, à aller droit en prison. L’anxiété des parents américains en matière d’éducation fait la fortune de manuels prétendument novateurs qui se contredisent les uns les autres et taisent soigneusement ce problème de fond.

L’inquiétude croissante que fait naître le déclin de l’influence des États-Unis dans le monde coïncide avec une hystérie non moins croissante sur nos méthodes d’éducation, et cela n’a rien d’un hasard. Croire que « les enfants sont notre avenir », comme le chante si aimablement Whitney Houston dans The Greatest Love of All, c’est un peu comme croire dans les marchés à terme. Les gestionnaires de fortune et ceux qui veillent sur l’investissement dans la petite enfance sont confrontés à la même question de base : quelle part de son compte en banque, de sa santé mentale ou de son âme est-on prêt à amputer en vue d’un avenir à moitié aussi brillant et prometteur qu’on l’espère ? Les épais ouvrages de conseil en parentalité ont, cependant, une drôle de façon d’esquiver ce dilemme. Les auteurs de ces traités sur l’éducation semblent tous supposer que vous, le parent à la peine, possédez d’inépuisables réserves de richesse, d’énergie et de passion à consacrer aux problèmes les plus futiles. Entre les mains de ces bonnes âmes, même ...
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Comment les enfants réussissent de Les enfants perdus des manuels d’éducation, Marabout

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