Les femmes compétitrices
Moi, Tonya © Mars Films
Moi, Tonya, le film consacré à la patineuse américaine Tonya Harding montre notamment comment une femme peut-être compétitrice à l’extrême. Les femmes n’ont pas un comportement moins concurrentiel que les hommes, assure Anne Campbell, spécialiste de psychologie évolutionniste, dans A Mind of Her Own: The Evolutionary Psychology of Women. Mais elles sont moins agressives.
Du point de vue de l’évolution, la compétition entre les mâles est souvent considérée comme une force essentielle dans la sélection sexuelle humaine. Mais, selon Campbell, cela revient à oublier que les mères (et non les pères) jouent un rôle capital dans la survie de la progéniture. Les femmes se livrent à une compétition entre elles pour l’accès aux ressources qui offriront les meilleures chances à leurs descendants.
Les hommes cherchent un meilleur statut pour avoir une meilleure place dans la compétition sexuelle. Ils ont peu à perdre et peuvent se permettre d’être agressifs. Les femmes sont aussi intéressées par les positions les plus hautes dans la société. Mais une rivalité hargneuse, qui les mettrait directement en danger, pourrait aussi compromettre la survie de leur progéniture. Ce risque a modelé la façon dont les femmes pensent, ressentent et se comportent.
La pression a fonctionné comme un mécanisme de sélection. Un seuil de résistance à la peur plus bas étant favorisé. « Les preuves neuropsychologiques ne sont pas encore probantes, concède Campbell, mais elles suggèrent que l’amygdale des femmes réagit plus fortement à un stimulus de danger, que leur cortex préfrontal contrôle mieux leur comportement émotionnel, et que leur cortex angulaire antérieur enregistre la peur plus intensément. »
A lire dans Books : La loi du plus beau, janvier/février 2018.