Les Juifs turcs abandonnés au nazisme
Publié dans le magazine Books n° 7, juillet-août 2009.
En refusant de rapatrier les Juifs venus de Turquie, comme l’Allemagne
nazie le lui avait demandé en octobre 1942, Ankara se serait rendu
coupable d’un « refus d’assistance » à leur égard. Attitude qui aurait
coûté la vie à 2 500 d’entre eux. Cette thèse est avancée par
l’historienne allemande Corry Guttstadt, auteure de la première étude
académique sur la question. Après la chute de l’Empire ottoman en 1923,
quelque 70 000 Juifs de Turquie avaient choisi l’exil en Europe face à
la montée d’un nationalisme qui déniait les droits des minorités.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en février 1945, l’Etat turc
était resté neutre. « Il avait donc tout à fait la possibilité
d’influencer le régime nazi ou d’intervenir pour sauver ses
ressortissants », commente Martin Kroeger dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
« Mais au final, Ankara n’a rien fait, parce que son intérêt primordial
était d’empêcher les Juifs turcs de revenir au pays ». Taxer la Turquie
de passivité semble en-deçà de la vérité. Non seulement elle n’a pas
rapatrié ses citoyens Juifs mais elle les a déchus de leur nationalité,
rappelle ...
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