Les Juifs turcs abandonnés au nazisme

En refusant de rapatrier les Juifs venus de Turquie, comme l’Allemagne nazie le lui avait demandé en octobre 1942, Ankara se serait rendu coupable d’un « refus d’assistance » à leur égard. Attitude qui aurait coûté la vie à 2 500 d’entre eux. Cette thèse est avancée par l’historienne allemande Corry Guttstadt, auteure de la première étude académique sur la question. Après la chute de l’Empire ottoman en 1923, quelque 70 000 Juifs de Turquie avaient choisi l’exil en Europe face à la montée d’un nationalisme qui déniait les droits des minorités. Pendant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en février 1945, l’Etat turc était resté neutre. « Il avait donc tout à fait la possibilité d’influencer le régime nazi ou d’intervenir pour sauver ses ressortissants », commente Martin Kroeger dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Mais au final, Ankara n’a rien fait, parce que son intérêt primordial était d’empêcher les Juifs turcs de revenir au pays ». Taxer la Turquie de passivité semble en-deçà de la vérité. Non seulement elle n’a pas rapatrié ses citoyens Juifs mais elle les a déchus de leur nationalité, rappelle ...
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La Turquie, les Juifs et l’Holocauste de Les Juifs turcs abandonnés au nazisme, Verlag Assoziation A, Berlin

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