Les Maldives : république islamique et autocratie tropicale 

En fait de paradis, les Maldives sont un micro-État gangster, où la corruption atteint des niveaux à peine imaginables, où l’extrémisme religieux gagne chaque jour du terrain, où la consommation de drogue est rampante. Nous devons ce portrait peu enjôleur au journaliste australien J. J. Robinson, qui consacre un livre à cet archipel de 350 000 habitants situé dans l’Océan Indien. La chose est rare, et l’ouvrage offre un éclairage « bienvenu » selon The Economist, qui rappelle à cette occasion toutes les raisons que nous avons de nous intéresser à ce confetti : « Le pays est situé sur des routes maritimes d’une grande importance stratégique, et la Chine, qui y envoie des touristes en masse, s’y intéresse de très près ». Ajoutez à cela que 200 Maldiviens environ auraient rejoint les rangs de Daech et que le pays est l’un des plus menacés par le changement climatique, et vous avez un étonnant concentré de certains des principaux enjeux internationaux. Or, après un bref interlude démocratique entre 2008 et 2012, ce pays – le plus riche d’Asie du Sud par habitant – est de nouveau aux mains d’un pouvoir autoritaire associé à un petit groupe d’une cinquantaine d’oligarques qui possèdent les 109 complexes hôteliers de luxe du pays. C’est à eux que reviennent, pour l’essentiel, les 2,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires que génère chaque année l’industrie touristique.
LE LIVRE
LE LIVRE

Les Maldives : république islamique et autocratie tropicale  de J. J. Robinson, Hurst and Company, 2015

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