Les moustiques, armes de destruction massive

Sans eux, les États-Unis n’auraient peut-être jamais acquis leur indépendance… En colportant la fièvre jaune et le paludisme, les moustiques ont fait et défait les empires des Amériques. Un livre leur accorde enfin la place qui leur revient.

Les annales de l’impérialisme sont saturées d’exploits de soldats et d’hommes politiques. Mais les historiens n’ont guère rendu justice à l’influence de l’environnement sur le cours des événements. Jusqu’à J.R. McNeill. Dans un livre original et fort convaincant, il révèle que les moustiques, vecteurs de la fièvre jaune et du paludisme, ont marqué d’une empreinte indélébile l’histoire politique et militaire des Grandes Antilles entre 1640 et 1914. Il ne cède pas pour autant au moindre déterminisme environnemental, estimant que les insectes et les virus qu’ils transmettent furent des « acteurs historiques involontaires ». La fièvre jaune et son vecteur, la femelle du moustique de l’espèce Aede aegyptii, ne sont pas originaires d’Amérique, mais d’Afrique centrale ou orientale. Leur apparition et leur prolifération dans les Caraïbes découlent de la relation transatlantique qui lia le Nouveau Monde à l’Europe et à l’Afrique au début de l’ère moderne. Venus d’Afrique sur les navires d’esclaves, les moustiques se sont épanouis dans ces environnements en pleine mutation. Le développement des plantations de canne à ...
LE LIVRE
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Mosquito Empires de John R. McNeill, Cambridge University Press, 2010

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