Les poisons du KGB

Officiellement, les services russes ne liquident plus de dissidents à l’étranger depuis 1963. Des opposants au régime du Kremlin continuent pourtant de trouver la mort dans des circonstances mystérieuses.

 


© Bettmann Archive / Getty

Un pistolet électrique caché dans un paquet de cigarettes et tirant des balles enrobées de cyanure : c’est avec cette arme que Nikolaï Khokhlov aurait dû liquider un dissident en Allemagne.

L’assassinat était une composante clé de la politique étrangère de Staline. Le ­dirigeant soviétique avait personnellement ordonné l’envoi d’une mission secrète pour éliminer Léon Trotski au Mexique, où celui-ci vivait en exil. Et, même pendant la Seconde Guerre mondiale, la collecte de renseignements sur Adolf Hitler passait après la liquidation du grand hérétique. L’assassin de Trotski, Ramón Mercader, qui était resté un fervent stalinien durant ses vingt ans de détention au Mexique, fut fait ­« héros de l’Union soviétique » à sa libération. Dans les premières années de la Guerre froide, Staline attacha presque autant d’importance à l’assassinat du maréchal Tito, qui avait succédé à Trotski dans le rôle d’hérétique ­numéro un du ­communisme international. L’assassin de Tito ­devait être Iossif Grigoulevitch, un agent ­soviétique « illégal », précédemment impliqué dans l’assassinat de Trotski. Grigoulevitch avait réussi l’exploit de se faire ­passer pour un diplomate costaricain sous le ...
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The Man with the Poison Gun de Serhii Plokhy, Oneworld, 2016

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