L’instinct maternel, oui, mais…

Ce concept flou recouvre une donnée élémentaire de la vie des mammifères que nous sommes. Mais de nombreux facteurs, prédits par la théorie de l’évolution, peuvent contrarier cet instinct. Source de négligence, de rejet, voire d’abandon ou d’infanticides.

L’idée qu’une mère pourrait ne pas être profondément attachée à son enfant a de quoi surprendre. Surprendre, du moins, ceux pour qui la femelle (1) est faite pour élever des petits et vient au monde avec toutes les marques de l’« instinct maternel », ce concept flou. Toujours prête à se sacrifier, patiente, attentionnée et passive, une mère normale veut bien sûr autant d’enfants que possible et va distribuer son amour infini à chacun de ses rejetons en toute équanimité. N’est-ce pas ? Tout manquement à cet idéal n’est-il pas anormal, l’indice d’une cruauté irresponsable, un désordre pathologique ou, pis, le signe d’un désir de déroger aux rôles institués par la tradition ?   Stratégies reproductives complexes Hélas ! Mère Nature – une vieille dame avec quelques mauvaises habitudes, disait George Eliot – n’a que faire des stéréotypes fondés sur des vœux pieux. La mère « normale » pas davantage. Les stratégies de reproduction de la femelle sont complexes. Elles font l’objet de multiples ajustements et compromis avec les autres acteurs du scénario de la vie : les ...
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Les Instincts maternels de Sarah Blaffer Hrdy, Payot, 2004

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