Et l’intelligence, vous la voulez artificielle ou augmentée ?
Publié le 12 mai 2017. Par La rédaction de Books.
Microsoft a annoncé mercredi son objectif : faire entrer l’intelligence artificielle dans notre quotidien. La firme ne compte pas pour autant peupler nos maisons de charmants petits robots humanoïdes capables de nous assister tout au long de la journée. Reste qu’un doute demeure sur la finalité de ces technologies : quelles seront nos relations avec elles ? Vont-elles nous remplacer ou nous rendre plus efficaces ? Le débat existe depuis les balbutiements de l’intelligence artificielle dans les années 1960, rappelle le journaliste John Markoff dans Machines of Loving Grace.
John McCarthy, inventeur du terme « intelligence artificielle », prédisait alors que la machine imiterait l’homme (et le ferait dans les dix ans). Au contraire, Douglas Engelbart, ingénieur visionnaire et inventeur de la souris, travaillait sur des outils susceptibles d’accroître les capacités humaines – ce qu’il a appelé « l’intelligence augmentée ». « Un chercheur essayait de remplacer les hommes par des machines intelligentes, l’autre voulait étendre les aptitudes humaines », résume Markoff. Mais leur opposition cache en fait un paradoxe. La différence entre l’intelligence artificielle et l’intelligence augmentée est floue. Les machines peuvent simultanément nous remplacer et nous rendre plus intelligents.
C’est d’ailleurs ce qui se profile depuis les dix dernières années, assure Markoff. Les assistants personnels avec reconnaissance vocale (Siri chez Apple, Alexa pour Amazon…), si ils font parfois le travail d’un humain, sont loin d’avoir égalés les capacités d’un être doté de vraie matière grise. Même les voitures autonomes se trouvent parfois dans des situations où l’homme doit reprendre les commandes.
A lire aussi : Quand le cerveau défie la machine, Books, octobre 2011 ; Quand les machines nous rendent plus bêtes, Books, février 2015.