L’Italie au miroir de ses étrangers
Publié dans le magazine Books n° 4, avril 2009.
C’est l’histoire de quatre femmes, quatre destins qui se croisent, deux
mères et deux filles, et d’un seul homme. Un père fantôme qui partage
avec l’un des personnages féminins le traumatisme d’avoir été violé par
des soldats italiens durant la colonisation de la Somalie. Le roman
complexe et ambitieux d’Igiaba Scego, Italienne d’origine somalienne,
est peuplé de figures immigrées dans une Rome montrée sous son jour le
plus cosmopolite. Ses héros parcourent inlassablement le monde,
conduisant le lecteur de la Mogadiscio d’hier et d’aujourd’hui à la
Buenos Aires de la dictature militaire, la Tunisie et l’Espagne. Ce
récit place les Italiens face aux pages sombres de leur histoire, dont
celle de la colonisation. Il rouvre également un vieux débat, souligne
Goffredo Fofi dans Il Sole 24 Ore : « Celui d’une langue italienne
désormais confrontée à l’écart entre le langage médiatico-officiel,
disons téléviso-médiatique et une langue nouvelle, non plus pétrie de
dialectes régionaux mais des apports étrangers, ceux des immigrés ». La
littérature venue d’écrivains des anciennes colonies ...
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