Mauvais sort

Un premier roman ougandais où il n’est ni question de colonisation ni d’Amin Dada.

Avec Kintu, Jennifer Nansubuga ­Makumbi signe peut-être le « grand roman ougandais », l’équivalent de ce qu’a été Le monde s’effondre, de Chinua Achebe, pour le Nigeria, s’accordent à penser les critiques. Il aura tout de même fallu trois ans pour que ce livre, salué lors de sa parution en Ouganda en 2014, trouve un public international. Malgré la réputation de son auteure, lauréate de plusieurs prix, les éditeurs britanniques avaient refusé le roman, au motif qu’il était « trop africain », c’est-à-dire truffé de personnages aux noms imprononçables, pas ­assez axé sur l’époque coloniale et globalement difficile d’accès pour des lecteurs occidentaux, raconte Alexia Underwood dans la Los Angeles Review of Books. C’est finalement Transit Books, une petite maison d’Oakland, en Californie, qui a été la première à le publier. « Kintu est un roman ougandais pour les Ougandais ; il est empreint de mythologie ganda, les mots ­lugandais ne sont pas traduits, le contexte historique n’est pas explicité », déplore en effet le quotidien canadien The Globe and Mail. Mais « un roman est bien plus que ses dé...
LE LIVRE
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Kintu de Jennifer Nansubuga Makumbi, Transit Books, 2017

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