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Les mythes de Mary Poppins

Mary Poppins est de retour. Non seulement au cinéma, dans le film de Rob Marshall sorti en France en décembre, mais aussi sous la plume de l’historienne espagnole María Tausiet. Dans Mary Poppins. Magia, leyenda, mito, elle explore les origines mythologiques de ce personnage emblématique de la culture populaire. « Elle le fait de manière efficace et précise, comme seul peut le faire quelqu’un qui, comme elle, est une spécialiste de l’histoire des religions, de phénomènes comme la magie et la sorcellerie, des mythes et légendes, des relations qu’entretiennent les manifestations folkloriques avec les textes sacrés, des symboles et des rites », analyse Victoria Cirlot dans le magazine en ligne Revista de Libros.

Un personnage bercé de téosophie

Si nous connaissons essentiellement Mary Poppins grâce au film de Walt Disney de 1964, María Tausiet rappelle que ce personnage nous vient en fait de la littérature. Pendant une cinquantaine d’années, la romancière australienne Pamela L. Travers s’est consacrée à l’écriture des aventures de cette nounou excentrique, publiées en huit tomes entre 1934 et 1988. Et visiblement, la créatrice de Mary Poppins était au moins aussi fantasque que son personnage de fiction, pointe Tausiet. Adepte de la théosophie, Pamela Travers a suivi les enseignements d’un maître zen au Japon et vécu deux étés avec les Navajos. Elle étudiait avec passion la philosophie orientale, les religions et le folklore. Autant d’intérêts qui ont façonné sa conception du personnage de Mary Poppins.

Une figure féministe

Son fameux sac, par exemple. Bien que vide lorsque les enfants regardent à l’intérieur, Mary Poppins en sort pourtant toutes sortes d’objets volumineux : un porte-manteau, un lampadaire, et même une plante verte. Cette trouvaille vient d’un principe taoïste, « du vide naît le plein », explique Tausiet. La romancière se serait également inspirée de la Bible, l’apparition de Mary Poppins évoquant celle de la Vierge.

Peut-on considérer Mary Poppins comme une figure féministe ? « La réponse est un oui franc et massif, affirme María Tausiet. Le personnage de Travers tient pour acquis l’égalité des droits entre hommes et femmes, agissant de manière extraordinairement libre et sans dépendre d’aucun homme. Mais est est aussi contre le spécisme : elle est capable de communiquer avec les animaux et les plantes, et même avec les pierres et les étoiles, apprenant aux enfants que dans le monde, tout est fait de la même matière », explique l’historienne dans El País.

 

À lire aussi dans Books : « Pour l’amour des nounous », juillet-août 2011

LE LIVRE
LE LIVRE

Mary Poppins. Magia, leyenda, mito de María Tausiet, Abada, 2018

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