Pour l’amour des nounous

Indignes, ces mères qui partent travailler, papoter ou jouer au bridge en laissant leurs malheureux bambins aux mains de la nourrice ? Allons donc ! Il est urgent de relire Peter Pan, Fifi Brindacier et Mary Poppins pour l’admettre : dans la bonne société, absence de la mère et présence de la nounou sont les ingrédients d’une enfance magique.

Mes enfants mènent une vie de conte de fées à au moins un titre : ils ont une mère généralement absente. En cela, ils ne sont vraiment pas seuls. Dans notre rue, en milieu d’après-midi, on se pose souvent la question qui vient à l’esprit au milieu d’un livre pour enfants : mais où sont toutes les mères ? On nous trouve certes plus facilement que la plupart de nos homologues littéraires ; certaines sont à la portée d’un simple coup de fil. Mais le fait demeure qu’il y a, au centre de la vie de nos enfants, des femmes qui pourraient tout aussi bien être tombées du ciel. La mère qui travaille a peu de soutien, sauf – pour des raisons parfaitement fortuites et complètement apolitiques – dans la littérature. De l’époque victorienne date ce conseil aux auteurs de contes pour enfants : écartez la mère ! L’enfermer en coulisses est un préalable essentiel. Éloïse inonderait-elle l’Hôtel Plaza si l’on pouvait joindre sa mère au téléphone (1) ? En coulisses, c’est bien ; mais morte, c’est mieux. Et morte depuis belle lurette, ...
LE LIVRE
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Fifi Brindacier. L’intégrale de Pour l’amour des nounous

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