La nature, cette amie qui nous veut du bien
Publié le 12 mai 2020. Par Pauline Toulet.
« Nous serions plus heureux et en meilleure santé si notre relation à la nature était plus riche, plus approfondie et moins destructrice ». C’est ce que soutient la journaliste britannique Lucy Jones dans Losing Eden et à l’heure où beaucoup d’entre nous viennent de passer plusieurs semaines confinés loin d’un carré de verdure, sa thèse interpelle. Dans cet essai, Jones passe en revue les multiples vertus thérapeutiques de la proximité avec la nature et met en garde contre les effets pervers de nos modes de vie contemporains.
« Les idées avancées par Jones ne sont pas biberonnées au psychoverbiage, mais fermement ancrées dans la recherche scientifique », souligne Jude Rogers dans le quotidien britannique The Guardian. L’auteure « convoque des données biologiques détaillées – comment notre système vagal est stimulé quand nous sommes au contact de la nature, comment une bactérie que l’on trouve dans la terre améliore notre réponse au stress – et des études environnementales de grande ampleur », précise Nicola Penfold dans The Times Literary Supplement.
Les bienfaits du paysage naturel
Un article publié dans la revue Science met en évidence que des patients se rétablissent plus rapidement après une opération lorsque la fenêtre de leur chambre donne sur un paysage naturel, avance Jones. Et plusieurs études indiquent que le jardinage permettrait de réduire les symptômes physiologiques liés au stress, ajoute-t-elle. L’hortithérapie, ou thérapie par l’horticulture, est désormais utilisée dans le cadre du traitement de certaines maladies mentales. Par ailleurs, on observe dans la ville de Chicago que les taux de criminalité de certains quartiers diminuent lorsque la superficie des espaces verts augmente.
Le parc, l’ami des Britanniques
Face à de tels constats, Jones tire la sonnette d’alarme : au Royaume-Uni, les trois quarts des enfants âgés de 5 à 12 ans passent moins de temps dehors qu’une personne détenue en prison, s’inquiète-t-elle. « Sa foi touchante en toutes ces choses éco-thérapeutiques conduit Jones à penser que notre relation à la nature est plus mauvaise qu’elle ne l’est en réalité », regrette Richard Morrison dans The Times. Les parcs britanniques accueillent actuellement près de 2,6 milliards de visiteurs par an. C’est 25 % de plus qu’il y a dix ans, rappelle-t-il.
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