Obéissance sur ordonnance au Brésil

La société brésilienne consacre chaque année 9 millions d’euros aux médicaments contre l’hyperactivité. L’ampleur du phénomène, véritable dopage légalisé d’enfants que l’on coule ainsi dans le moule scolaire et comportemental, produit une déresponsabilisation générale : les adultes sont déchargés de leur rôle éducatif et les enfants ainsi étiquetés sont exonérés de tout.

Une étude rendue publique début 2013 par l’Anvisa (l’Agence nationale de surveillance sanitaire brésilienne) aurait dû alerter les foyers et les écoles, et ouvrir un grand débat national. Entre 2009 et 2011, la consommation de méthylphénidate, le médicament commercialisé au Brésil sous les noms de Ritaline et Concerta, a augmenté de 75 % chez les enfants de 6 à 16 ans (1). Ce produit est utilisé pour combattre une pathologie controversée, le TDAH – trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité. Or cette étude révèle que son usage épouse un cycle étrange : la consommation augmente au second semestre de l’année et diminue pendant les vacances scolaires (2). Autrement dit, il existerait une relation directe entre l’école et la prise d’un médicament classé parmi les drogues, car il agit sur le système nerveux central et crée une dépendance physique et psychique. Ce n’est pas un hasard si le méthylphénidate est surnommé la « drogue de l’obéissance ». L’Anvisa redoute que sa consommation abusive ne crée un problème de santé publique au Brésil. En outre, cette étude offre de quoi nourrir bien des investigations, ...
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Le livre noir de la psychopathologie contemporaine de Obéissance sur ordonnance au Brésil, Editions Via Lettera

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