Les paradoxes d’un chef-d’œuvre

Avec La Ligne rouge, qui ressort en salle, Terrence Malick a transformé un banal roman de guerre en épopée métaphysique.

Il est rare qu’un romancier mette en épigraphe d’un de ses livres une phrase ou des vers qui ne soient pas issus d’un autre livre. Entre une citation d’Homère et une autre de Rimbaud, Marguerite Yourcenar (qu’on peut difficilement accuser de démagogie jeuniste) avait bien osé Bob Dylan en ouverture de la troisième partie de ses pesantes Archives du Nord. Mais, comme beaucoup, et à assez juste titre, elle voyait avant tout un poète dans le chanteur. En 2006, l’Italienne Milena Agus a fait plus fort : en épigraphe de son roman Mal de pierres, elle a choisi une phrase tirée d’un film sorti à peine quelques années plus tôt (en 1999) : « Si je devais ne jamais te rencontrer, fais au moins que je sente le manque de toi. » Une épigraphe troublante. Non pas tant parce qu’elle cite un film, La Ligne rouge de Terrence Malick, grande épopée guerrière, qui a reçu l’Ours d’or au festival de Berlin en 1998 et vient de ressortir en version restaurée sur une poignée d’écrans français. Mais parce qu’elle ...
LE LIVRE
LE LIVRE

La ligne rouge de James Jones, Pocket, 1999

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