Pour l’amour des garçons

Les Grecs anciens avaient, on le sait, le goût des adolescents et de leurs cuisses juvéniles. Aujourd’hui réprouvée, la pédérastie était alors parfaitement admise. Cette relation très codifiée entre hommes et garçons relevait d’une certaine conception de l’éducation et de l’identité masculine.


Depuis l’Antiquité, rien ne suscite chez les admirateurs des Grecs autant de gêne ni de franche répulsion que leur habitude de coucher avec de jeunes garçons. Nous leur devons d’ailleurs le mot « pédérastie » (de pais, qui signifie « enfant », et erastès, « amant »), qui désigne cette pratique. Par leur tolérance envers les descriptions explicites de l’acte sexuel, les dernières décennies ont permis le développement d’une menue industrie vouée à l’étude de l’homosexualité grecque. Les Anciens n’avaient pourtant pas de terme pour désigner cette inclination, dont la « pédérastie » n’est qu’une composante. L’étendue des éléments visuels et textuels parvenus jusqu’à nous a cependant incité les historiens à s’atteler brillamment à la tâche, avec un enthousiasme de pionniers. Mais, si la précision clinique est récente, le champ disciplinaire ne l’est pas. L’étude de la sexualité grecque a une longue histoire, remontant aux Romains qui ont absorbé la culture hellénique. Cicéron, comme ses contemporains, voyait dans la pédérastie un phénomène exclusivement grec et se moquait des philosophes...
LE LIVRE
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Les Grecs et l’amour grec de James Davidson, Weidenfeld & Nicholson

ARTICLE ISSU DU N°28

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