Pourquoi j’ai mis mon fils à la porte

À 17 ans, la personnalité de Jake Myerson change du tout au tout : devenu accro à la skunk, une puissante variété de cannabis, il vole, ment, brutalise sa famille. Malgré le cauchemar, ses parents tiennent bon. Mais le jour où il essaie de convertir son frère et sa sœur à la drogue, ils mettent l’adolescent à la porte. Sa mère le raconte dans un livre.

« Écrivez sur ce que vous connaissez. » Peut-être s’agit-il d’un conseil avisé. Mais écrire sur « qui » vous connaissez est une tout autre affaire – surtout si ce « qui » est membre de votre famille. La mère de Blake Morrison a, paraît-il, émis des réserves sur les Mémoires que l’écrivain britannique consacra à son père en 1993 (1) ; la sœur d’Hanif Kureishi a peu goûté le portrait – même travesti par la fiction – que fit d’elle le scénariste dans The Mother de Roger Michell (2003) ; quant à Frank McCourt, avec son récit autobiographique Les Cendres d’Angela, il semble qu’il ait offensé la moitié des habitants de Limerick, la ville irlandaise qui en est le décor. Peut-être n’est-ce pas un hasard si les Mémoires écrits par des parents portent souvent sur des enfants qui ne peuvent répondre. Des mères (les auteures Rachel Cusk, Anne Enright ou Kate Figes) ont écrit sur les difficultés rencontrées avec leur bébé. Certaines, comme Charlotte Moore dans « George et Sam (2) », ont donné la parole à leurs enfants autistes. Quant aux livres traitant de la maladie mentale (<...
LE LIVRE
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