Raghuram Rajan, banquier social

Réduire les inégalités tout en rassurant les investisseurs étrangers : telle fut la mission impossible de celui qui pilota la politique monétaire de l’Inde de 2013 à 2016.


© Johann Rousselot/Signatures

Bombay, 2008. Même un visiteur de passage voit clairement que de très vastes pans de la population indienne vivent dans une misère désolante.

Lorsque l’on quitte l’imposant bâtiment blanc qui abrite la Banque centrale indienne, la Reserve Bank of India (RBI), et que l’on descend Colaba Causeway en direc­tion du centre de Bombay, on remarque quelque chose de curieux. À travers la vitre d’un Uber, d’un petit taxi ou d’un bus déglingué, on voit le paysage urbain changer peu à peu. Le goudron lisse entretenu à grands frais et les résidences officielles laissent peu à peu la place à une enfilade de devantures crasseuses, tandis que sur les trottoirs la foule se bouscule dans cette lutte pour l’espace si caractéristique de Bombay. L’omniprésence des mendiants témoigne de la pauvreté révoltante qui existe même dans la ville la plus riche de l’Inde.   Ce spectacle désolant occupait les pensées de Raghuram ­G. Rajan, qui fut le gouverneur de la RBI de 2013 à 2016. Dans son recueil de discours, I Do What I Do, il présente sa vision de l’Inde d’aujourd’hui. Les décisions de l’homme qui préside aux destinées de la roupie peuvent avoir des conséquences directes sur la vie de ...
LE LIVRE
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I Do What I Do de Raghuram G. Rajan, HarperCollins India, 2017

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