Ressusciter n’est pas si facile
Publié le 24 novembre 2017. Par La rédaction de Books.
Dans L’Expérience interdite : Flatliners, film d’horreur dans les salles obscures cette semaine, cinq étudiants en médecine provoquent de brefs arrêts cardiaques sur eux-mêmes afin de découvrir ce qu’il se passe après la mort. Mais revenir à la vie après un arrêt du cœur n’est pas si simple. Selon l’American Heart Association, moins de 25% des adultes réanimés dans les hôpitaux américains en 2016 ont survécu. Dans Shocked, le médecin David Casarett rappelle que c’est au XVIIIe siècle qu’on a commencé à tenter de ramener systématiquement à la vie ceux qui venaient de décéder.
La plupart des méthodes utilisées alors étaient étranges et inefficaces. « Dans la liste des procédés qu’on pensait utiles, on trouve : mettre les pieds du mort dans l’eau bouillante, le faire rouler d’avant en arrière sur un tonneau, le chatouiller avec une plume, le fouetter, l’attacher sur un cheval au trot et souffler de la fumée dans ses divers orifices », énumère Casarett. Les principales tactiques revenaient cependant à essayer de réchauffer la personne en question, ou au contraire à la placer dans la neige ou dans la glace, ce qu’on appelait la méthode russe.
Une association de sauveteurs bénévoles a obtenu à cette époque des résultats particulièrement efficaces, note Casarett. La Société pour les noyés d’Amsterdam, fondée en 1767 pour secourir les habitants tombés dans les canaux de la ville, aurait ramené à la vie plus de 150 personnes pendant ses deux premières années d’existence. Elle a publié un guide dans lequel elle décrit sa méthode : d’une main tenir fermées les narines de la victime, appliquer sa bouche contre sa bouche et souffler tout en, de l’autre main, appuyant sur son torse du côté gauche. Elle semble ainsi avoir découvert le bouche-à-bouche, note Casarett, même si la technique ne sera largement utilisée que bien plus tard.
A la même époque, certains médecins commencent à employer l’électricité. En 1774, l’association de sauveteurs de la British Royal Humane Society fait état du retour à la vie de Mme Greenhill après qu’un médecin de l’hôpital londonien Middlesex ait envoyé des décharges un peu partout dans son corps et notamment dans son thorax.
A lire dans Books : Cette mort qu’on hallucine, novembre 2014.