Robert Harrison : « La forêt est lieu du pêché mais aussi de la rédemption »

À lire L’Épopée de Gilgamesh, la Bible hébraïque ou, plus près de nous, La Divine Comédie et le Discours de la méthode, la forêt incarne des forces du mal qu’il faut combattre. Cela explique-t-il notre passion pour la déforestation ?


© L.A. Cicero

Robert Harrison : « Nous commençons à réaliser que les forêts ne sont pas éternelles. Elles sont devenues aussi mortelles que nous. Leur vie ou leur mort dépendent désormais essentiellement de nous. »

Robert Pogue Harrison est professeur de littérature italienne à l’université Stanford, en Californie. Spécialiste de Dante, il est notamment l’auteur de Jardins. Réflexions sur la condition humaine(Le Pommier, 2007) et de Rome, la pluie. À quoi bon la littérature ? (Flammarion, 1994).     Dans votre livre, vous montrez que le furieux besoin de défo­restation de l’être humain a des causes psychologiques. Vous pensez que cela vient de notre ­angoisse face à la fatalité de la mort et faites remonter cette pulsion destructrice à l’un des tout premiers documents de la culture humaine, L’Épopée de Gilgamesh. L’existence de L’Épopée de Gilgamesh nous est restée inconnue pendant des millénaires, donc je ne dirais pas que ce texte a eu une influence sur l’attitude des Occidentaux à l’égard de la forêt. Mais il est troublant de voir à quel point la relation psychologique entre la culture occidentale et la nature – ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Forêts. Promenade dans notre imaginaire de Robert Pogue Harrison, Flammarion, « Champs essais », 2018

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