Sir Mike Sykes de l’intérieur
Pour les Britanniques, il était un grand homme – celui qui est à l’origine de ce qu’on appelle aujourd’hui le Moyen-Orient, une entité bricolée par Londres et Paris sur les décombres du défunt Empire ottoman. Co-signataire (avec François George-Picot) des accords qui portent leur nom, le destin de Mike Sykes est, dans The Man Who Created the Middle East, retracé par son arrière petit-fils, Christopher, qui a eu accès à une riche archive familiale, jalousement gardée sous clef jusqu’à ce jour.
Issu d’une riche lignée du Yorkshire, le jeune Sykes découvre la région aux côtés de son père, un grand voyageur surtout soucieux d’échapper aux affres d’un mariage malheureux. Il est curieux, il apprend vite (notamment l’arabe) à quoi s’ajoute « un sens très aigu du service public », précise la Literary Review de Londres. En 1915, Lord Kitchener du Foreign office le prend sous son aile et, un an plus tard, c’est lui qui négocie avec les Français cette fameuse ligne à travers le désert, entre Acre et Kirkuk, qui délimitera les zones d’influence dans la région. Pour le meilleur et, surtout, pour le pire.
A lire aussi : Le Moyen-Orient est une création de l’Inde anglaise, Books, mars-avril 2017.