À contre-courant
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Snoopy, le chien qui s’aimait trop


Snoopy inaugure ce lundi son étoile sur Hollywood Boulevard. Le beagle des Peanuts ne fait pourtant pas l’unanimité. Si, en Europe, il est considéré comme le personnage principal de l’œuvre du dessinateur Charles Schulz, outre-Atlantique, cette place est disputée. Le premier rôle revenait, dans les dessins du début, au jeune Charlie Brown, rappelle David Michaelis dans sa biographie du dessinateur. Snoopy marchait alors à quatre pattes et n’était qu’un rouage de la comédie sociale des Peanuts. A la fin des années 1960, le petit chien devient bipède et évolue. « Snoopy était toujours hilarant, mais il y avait quelque chose de fondamentalement différent », décrit Sarah Boxer dans The Atlantic. « Il n’avait plus besoin des autres personnages pour se définir. Il lui suffisait de son imagination. De plus en plus souvent, il apparaisssait seul sur sa niche, dormant ou tapant son roman sur sa machine à écrire. » Pour certains fans, Snoopy a pervertit le sens du travail de Schulz.

Charlie Brown – le personnage que ces puristes considèrent comme central – est l’archétype du perdant, malmené par les autres et très préoccupé par ce qu’ils pensent de lui. Snoopy est, à l’opposé, plongé dans son monde imaginaire, devenant un aviateur de la Première Guerre mondiale ou un chef scout. Il trouve ainsi épanouissement et popularité, mais en étant trop imbu de lui-même pour ses détracteurs. « Vu de cette manière, Snoopy est l’essence de la culture selfie, de la culture Facebook, ajoute Sarah Boxer. Il est le genre de créature capable de traverser le monde uniquement pour se prendre en photo et la partager avec tout le monde afin d’améliorer son image sociale. »

LE LIVRE
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Schulz and Peanuts : A Biography de David Michaelis, HarperCollins, 2007

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