Un enfant du paradis
Publié dans le magazine Books n° 48, novembre 2013.
Dans une langue ensorcelante, Peter Kurzeck immortalise le village où le gamin réfugié qu’il fut a découvert le monde. Un hymne extraordinaire au bonheur de l’enfance.
Le lecteur français ne pourra malheureusement pas mesurer le petit événement littéraire que fut la sortie d’Un été sans fin à l’automne 2007 en Allemagne. Pour la première fois paraissait un livre qu’on ne pouvait pas lire, mais seulement écouter. Pas de support papier donc (ni numérique), mais quatre CD sur lesquels était enregistrée la voix de l’auteur lisant. Aujourd’hui, la traduction française est bel et bien imprimée, et la qualité du texte est telle qu’il ne perd rien à ce passage à l’écrit. « Ce que Kurzeck arrive à faire avec la langue allemande est unique : il l’ensorcelle », estime Christoph Schröder dans le Frankfurter Rundschau. « C’est un génie du souvenir et de la description », renchérit Marius Meller du Frankfurter Allgemeine Zeitung. De fait, l’auteur d’Un été sans fin a souvent été comparé &...