Vis ma vie de super-héros
Publié le 29 septembre 2020. Par Amandine Meunier.
Anna vit dans un monde semblable au nôtre, à une exception près. Dans son monde, décrit dans Hench, le premier roman de la Canadienne Natalie Zina Walschots, les super-héros et super-vilains font partie du quotidien. Ils dirigent même des entreprises consacrées à leurs super-activités, un peu comme dans le comics, devenu une série à succès The Boys, et des agences de travail temporaire leur fournissent des sbires à l’heure.
Pour boucler ses fins de mois, Anna compile des données pour un super-vilain de second ordre. Quand celui-ci enlève le fils du maire et organise une conférence de presse pour réclamer une rançon, la jeune femme se retrouve, comme une floppée d’autres employés costumés pour l’occasion, à faire de la figuration à ses côtés. Supercollider, le super-héros le plus en vue, intervient et sauve l’enfant. Mais au passage, il tue plusieurs acolytes du super-vilain et blesse Anna. Au chômage et en colère, la jeune femme occupe sa convalescence à calculer les coûts humains et financiers des dégâts collatéraux des justiciers. Publiant ses découvertes sur le Net, elle attire l’attention de Leviathan, le plus connu des super-méchants et ennemi juré de Supercollider.
« Créer un univers requiert d’inventer plein de petits problèmes et ici les solutions trouvées ne déçoivent pas », se réjouit Erin Somers dans The New York Times. Qu’advient-il, par exemple, aux super-héros âgés quand ils ne contrôlent plus leurs pouvoirs ? Comment naît un super-héros ? Hench mêle à la fois les codes des histoires de héros, de vengeance et des comédies de bureau, mais est surtout « une déconstruction hilarante et sanglante du mythe du super-héros », ajoute l’écrivain canadien Robert J. Wiersema dans le magazine Quill & Quire.
À lire aussi dans Books : L’homme à ressorts, mars 2020.